Peinture

Canu Nicolas

Au cours des 15 premières années de sa carrière, Canu s’engage sur la voie de la peinture sur le motif. Il parcourt la campagne pour en peindre les paysages et apprend ainsi la lumière.

En 1999, il opère un passage à l’expressionnisme et arrête le travail en plein air. Il peint des hommes au visage tourmenté, aux proportions démesurées et propose des scènes d’une intensité nouvelle, s’éloignant ainsi d’une forme d’académisme.

Au fil du temps, apparaissent des sujets plus apaisés, où se mêlent, parmi d’autres thèmes plus sombres, paysages et scènes de genre.

Canu peut ainsi laisser libre cours à son goût pour le détail, oser la couleur, moduler l’intensité de sa touche.

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Horaires

Exposition en cours

Du 09 octobre au 24 novembre 2024

Visions

Jérôme Delépine et Pierre Amourette

À dessein ou d’instinct, certains créateurs par leur art tuent dans leurs représentations ordinaires l’Homme et son écosystème, sans haine, souvent et comme par surprise, une surprise libératrice qui est le prix nécessaire pour que l’œuvre puisse advenir et être lieu de pensée. Ces artistes proposent moins un récit que des perspectives et en bons jardiniers qu’ils sont, c’est un champ hypothétique qu’ils cultivent. Ainsi développent-ils des possibilités, déploient-ils des puissances afin de reconquérir la souplesse conceptuelle nécessaire à leur tâche. Ainsi retrouvent-ils une conscience immatérielle par le truchement de la matière qu’ils traitent. Alors, sans identification, sont-ils au plus près de l’être, se sentant reconnaissants pour ces moments rares d’existence et pourtant quotidiens pour eux, comprenant que les choses qu’ils touchent sont toujours plus vastes qu’elles ne paraissent.

Du moins, est-ce le cas du travail des deux artistes de cette exposition, Jérôme Delépine et Pierre Amourette, mais dans deux directions diamétralement opposées. Pour eux deux, le métier est très concret, très “artisan“, un travail humble et délicat, sans façon : ils semblent créer principalement afin de produire les conditions favorables à ce que ce qui les travaille opère, et sans doute à leur insu, comme le ferait un travail de deuil ou le travail du rêve. Comme si un état devait être atteint : là, semble être leur ravissement, leur mystique, leur secret.

Mais comment se concrétise ce secret ? Je le perçois comme un silence : le silence dans le chant, le blanc dans une phrase, le moment où la respiration s’apaise et se suspend, ce riche silence qui n’est ni refus ni vague rêverie. Pierre Amourette, dans ses sculptures, va dans le trop, le encore plus afin peut-être d’éteindre l’incendie, alors que Jérôme Delépine tend lui à l’effacement, au flou, à la dissipation, à l’évanescent. Mais toujours le rythme est là, cet « arrangement caractéristique des parties dans un tout », ainsi que ce mot résonnait aux oreilles des Grecs de l’Antiquité. Et, à ce moment-là, les couleurs, les formes, les matières sont à même de ne plus être que des directions, laissant place à des espaces, des temps nourris qui seront ces silences : laisser place au silence.

Jérôme Delépine et Pierre Amourette nous montrent ainsi deux chemins opposés, deux voies que tout semble opposer et qui, dans cette confrontation, créent un curieux tout : une joie profonde et méditative.

Étienne Yver

Vernissage

Samedi 12 octobre 2024 à 18h